Ils jouent un rôle fondamental et pourtant, depuis plusieurs décennies, les populations de pollinisateurs s’effondrent. On entend souvent parler de l’importance des abeilles, des papillons et des bourdons, mais les pollinisateurs sont bien plus nombreux et diversifiés. Alors qui sont-ils vraiment ? Et pourquoi sont-ils si importants ?

Les pollinisateurs, qui sont-ils ?

Au-delà de l’air et de l’eau, la très grande majorité des plantes ont recours aux animaux et surtout aux insectes pour se reproduire. Parmi eux figurent certains coléoptères et hyménoptères, comme les abeilles ou les fourmis, mais aussi des papillons et des diptères.

Si ces insectes s’intéressent tant aux fleurs, c’est parce qu’elles représentent leur source de nourriture, qui est le nectar ou le pollen. Ce ballet de fleur en fleur permet la pollinisation de très nombreuses plantes. Accrochés à leur corps, les grains de pollen voyagent vers les pistils, les organes femelles des plantes. Les insectes permettent alors à celles-ci de se reproduire. Car en touchant un pistil de fleur, un grain de pollen le féconde et permet la formation d’un fruit contenant des graines. C’est pourquoi les pollinisateurs sont si importants pour la préservation de la biodiversité mais aussi pour notre alimentation. Malgré tout, cette interdépendance rend ce phénomène fondamental très fragile, le déclin de l’un entraîne inévitablement celui de l’autre.

Des espèces menacées par l’activité humaine

On le sait depuis longtemps, leur déclin est dû à l’activité humaine. Ces insectes ont besoin d’un milieu pour vivre, se nourrir et se reproduire dans de bonnes conditions, hors le manque de diversité des cultures, les pesticides, pour les sols et les insectes affecte aussi les pollinisateurs et altère la qualité des fleurs, la perte d’habitat dûe à l’extension des sols artificiels, le changement climatique mais aussi les espèces exotiques invasives.

Comment aider les pollinisateurs ? 

Plusieurs solutions peuvent permettre de protéger et d’endiguer ce déclin. A différentes échelles des mesures sont ou peuvent être prises, depuis les simples particuliers pouvant laisser plus de zones fleuries et d’abris naturels dans leur jardin, comme un muret en pierre ou un tas de bois mort, mais aussi à l’échelle des villes et du gouvernement. En France, un Plan national en faveur des insectes pollinisateurs et de la pollinisation a été lancé, s’étendant de 2021 à 2026, qui vise à mieux connaître les pollinisateurs et les protéger, mais aussi à protéger les secteurs professionnels qui y sont liés et enfin accompagner d’autres secteurs d’activités pour une meilleur préservation. L’Office français de la biodiversité fait partie de cette démarche et a aidé à la rédaction de ce plan national.

 

Ainsi, les espèces pollinisatrices sont très nombreuses et pourtant sur le déclin, au-delà des insectes, certains oiseaux et mammifères comme les colibris ou les écureuils sont aussi des acteurs de la reproduction et de la survie de nombreuses espèces végétales.. Il est urgent d’agir en faveur des pollinisateurs, trop souvent ignorés, qui jouent pourtant un rôle crucial dans les écosystèmes. Chacun à son échelle peut agir en créant des milieux favorables à leur développement mais aussi en les recensant et en sensibilisant son entourage.

 

Annabelle

Sources

Les pollinisateurs. (s. d.-b). ofb.gouv.fr. (consulté le 04/01/2023) https://www.ofb.gouv.fr/les-pollinisateurs 

 

Les insectes pollinisateurs nous en mettent plein la vue – Ministère de la Transition écologique. (s. d.). ecologie.gouv.fr. (consulté le 04/01/2023) https://www.ecologie.gouv.fr/insectes-pollinisateurs/

 

Michaels, N. (2022, 19 mai). Abeilles, bourdons, papillons : qui sont les pollinisateurs ? Geo.fr. (consulté le 04/01/2023)  https://www.geo.fr/environnement/abeilles-bourdons-papillons-qui-sont-les-pollinisateurs-209986

 

Pollinis. (2021, 28 octobre). Les pollinisateurs sauvages, un chaînon essentiel à sauver de toute urgence. Pollinis. (consulté le 04/01/2023)  https://www.pollinis.org/publications/les-pollinisateurs-sauvages-un-chainon-essential-a-sauver-de-toute-urgence/

La pollution des eaux et océans du monde, le réchauffement climatique, la surpêche entraînent un rapide déclin de la plupart des espèces aquatiques. Depuis des années, des chercheurs s’attachent à trouver des solutions à la perte d’habitat et d’habitants dans les océans.

La majorité des espèces peuplant les océans demeurent proches des côtes, en effet la haute mer où les fonds marins et la côte sont à des kilomètres sont des endroits peu propices au développement d’espèces marines, qui cherchent avant tout à s’accrocher, comme beaucoup d’algues, ou à se cacher, comme de nombreuses espèces de poisson. Les déserts sous-marins, où le sable s’étend sans accroc sur des kilomètres sont tout aussi peu accueillants, et pourtant c’est bien souvent ce qui se cache sous les eaux bleues des cartes postales.

C’est pour cela que les récifs coralliens, encore plus que les récifs rocheux, ont autant de succès auprès du vivant. Ce sont des havres aussi riches de vie que fragiles, aujourd’hui gravement menacés par la crise climatique. 

Le vivant s’accroche où il peut

L’Homme a rapidement découvert que les épaves, aussi diverses soient-elles, permettent d’augmenter les populations de poissons. Depuis l’aube de la navigation, des épaves se sont retrouvées au fond des océans et encore aujourd’hui leur nombre n’est pas vraiment estimable. Les récifs artificiels sont donc ceux que l’Homme a créé, volontairement ou non : les épaves mais aussi plein d’autres structures immergées volontairement ou non : tuyaux, piles de ponts, rames de métro, blocs de béton… Ces immersions volontaires avaient d’abord pour but d’aider les pêcheurs traditionnels qui pouvaient alors pêcher dans ces récifs, contrairement aux grands navires de pêche destructeurs comme les chaluts. Ces structures permettent aujourd’hui de restaurer et d’aider des écosystèmes menacés.A Marseille, la pollution et l’érosion des fonds a entraîné une perte de diversité des organismes rendant la calanque de Cortiou impropre à un développement de la vie marine. Un projet d’immersion de 36 récifs artificiels a donc été engagé, et les chercheurs espèrent un retour progressif des espèces, caractérisé par une repopulation ascendante dans la chaîne alimentaire : algues puis invertébrés et enfin poissons qui y trouvent donc de la nourriture et un abri.

Le réchauffement des eaux oblige les poissons à migrer dans des eaux plus propices à leur développement, mais pour cela il leur faut des abris à l’arrivée. Une étude publiée dans Nature Communications Biology montre le rôle que peuvent avoir les récifs artificiels pour le mouvement des poissons vers des eaux plus clémentes.

 

Épaves polluées, attention danger !

Ces récifs artificiels seront alors lentement rongés par les organismes vivants, l’érosion et les courants, disparaissant en quelques dizaines ou centaines d’années. Mais cela n’est pas un prétexte pour immerger n’importe quoi. On sait déjà que le plastique mettra des milliers voire des millions d’années à se dégrader.

Car si l’on a constaté que l’immersion de récifs artificiels permettaient au vivant de se développer, c’est aussi un bon moyen de se débarrasser de structures encombrantes, parfois polluantes ou inadéquates pour le vivant. C’est pourquoi une réglementation stricte a dû être mise en place. Les structures doivent être préalablement dépolluées : métaux lourds, plastiques, substances toxiques…  

Depuis la fin du XXe siècle, de nombreuses structures ont donc été immergées volontairement, des opérations qui ont parfois mal tourné, par manque de connaissances ou de considération :  par exemple le gouvernement fédéral américain, en 1972 qui coula environ deux millions de pneus. Constitués de plastique et lisses, le vivant ne s’y accrocha pas et ce fut un échec. En plus de cela les courants ont dispersé les pneus dans l’océan, endommageant des récifs coralliens. D’autres pays ont aussi immergé de tout, sans grande considération parfois pour ce que ces décharges aquatiques allaient devenir. Au fond des océans depuis des années, de nombreux navires ont sombré, déversant ainsi lentement leur cargaison et leur carburant dans la mer. Certains ont même été coulés volontairement sans avoir été dépollués durant la seconde moitié du XXe siècle. Aujourd’hui les structures volontairement coulées sont dépolluées, souvent à grands frais. Ainsi, à la fin des années 2000, les rames du métro de New-York ont été décontaminées et immergées, formant le Redbird Reef. Ce fut un succès, la densité de poisson a nettement augmenté. 

Les récifs artificiels sont donc des moyens rapides et efficaces pour créer ou restaurer un écosystème. Toutefois cela n’empêche pas  la destruction définitive d’autres types de récifs, et les remplacer ne permet pas de recréer parfaitement ces écosystèmes. En effet certaines espèces vivent en symbiose et ont besoin de plantes ou d’autres animaux spécifiques pour survivre, des espèces qui parfois ne s’adaptent pas à ces récifs artificiels. Il faut aussi noter que les structures dépolluées ne constituent malheureusement qu’une infime partie de ce que l’Homme a abandonné dans l’océan. La pollution plastique concerne toutes les eaux du globe et impacte tous les écosystèmes. Comme le dit si bien Théo, de la chaîne de vulgarisation scientifique Balade Mentale, “le vivant s’accroche là où il peut, mais n’aime pas les pneus”.

C’est donc une action globale de gestion et de protection qui doit être mise en œuvre, en réduisant et condamnant les polluants, la pêche destructrice et intensive, mais aussi en préservant les récifs naturels pour une action efficace de protection de la biodiversité marine.

Annabelle

Sources

Arnold, C. (2019, 13 mai). Alors que le réchauffement des eaux détruit les habitats à récifs, les vestiges submergés pourraient offrir un véritable refuge à la vie marine. National Geographic. https://www.nationalgeographic.fr/animaux/2019/05/les-epaves-sont-devenues-le-refuge-des-poissons-tropicaux

Balade Mentale. (2022, 6 novembre). Les refuges habités des ABYSSES. YouTube. https://www.youtube.com/watch?v=3SvGeVbPNSI

 

Paxton, A. B. (2019, 6 mai). Artificial reefs facilitate tropical fish at their range edge. Nature. https://www.nature.com/articles/s42003-019-0398-2?error=cookies_not_supported&code=31bb8625-09b6-4da2-986a-103bac975b5e

Les récifs artificiels : une solution pour la biodiversité ? – portail OPEN. (s. d.). https://www.open-sciences-participatives.org/actu/48