Recherches au SHOM

Le service hydrographique et océanographique de la Marine de France est un établissement public administratif chargé de connaître et décrire l’environnement physique marin et les zones littorales ainsi qu’en prévoir l’évolution et diffuser des informations correspondantes.

Le SHOM est un établissement d’intérêt pour moi parce que il a acheté deux machines à prévoir les marées de Liverpool Observatory and Tidal Institute à Bidston au Royaume-Uni en 1901 et en 1949. J’ai ainsi organisé un stage de deux jours avec Nicolas Pouvreau au SHOM à Brest pour faire de la recherche aux archives.

Les archives contiennent beaucoup de correspondance, surtout entre le SHOM, Liverpool Observatory and Tidal Institute et d’autres agences qui ont un rôle dans les achats étrangers, ainsi que des dossiers promotionnels, des rapports et des notices explicatives. Ces documents aident à reconstituer l’histoire des deux machines à prévoir les marées achetés par le SHOM. C’est interessant de noter que les deux machines acquis par le SHOM de Liverpool Observatory and Tidal Institute étaient d’occasion.

Ainsi que les archives précieuses, le SHOM à Brest aussi abrite la deuxième machine à prévoir les marées qu’il a acquis. Cette machine, appelé la « Bidston Kelvin Machine », était fabriqué par Kelvin Bottomley and Baird Ltd. à Glasgow au Royaume-Uni en 1924-25. Elle était d’abord utilisée à Bidston par Liverpool Observatory and Tidal Institute avant d’être transportée à Paris pour utilisation par le service hydrographique de la Marine (le SHOM de l’époque) et puis à son site actuel à Brest.

Machine à prévoir les marées “Bidston Kelvin Machine” fabriquée par Kelvin Bottomley and Baird Ltd. à Glasgow au Royaume-Uni en 1924-25 et acquis par le SHOM en 1949-50. Photographe : Helen Mair Rawsthorne (18/12/2018). Contenu : le SHOM.

Mon stage au SHOM m’a permis de découvrir beaucoup d’informations pertinents à propos des machines à prévoir les marées et leur utilisation, ce qui m’a aidé et continuera à m’aider énormément dans mon projet de recherche. J’aimerais remercier Nicolas Pouvreau pour m’avoir accueilli au SHOM, Thierry Gendrier et Xavier Romary pour m’avoir aidé aux archives, et Romain Lhullie pour ses idées concernant l’interprétation des machines.

Bibliographie
Le SHOM. “Les missions.” Accessed December 28, 2018. http://www.shom.fr/le-shom/presentation-generale/les-missions.
Woodworth, Philip. An inventory of tide prediction machines. Southampton: National Oceanography Centre, 2016.

Le message des animaux taxidermisés

Les animaux naturalisés sont l’un des principaux objets d’étude des muséums,aux cotés des collections botaniques conservées notamment en herbiers, des collections minérales et paléontologiques et des collections ethnologiques lorsqu’il y en a. Ils sont aussi l’une des grandes attractions de ces musées, notamment pour les publics les plus jeunes.

A la fois objets d’étude pour la recherche, et objets de médiation scientifique vers les visiteurs du musée, ces animaux sont porteurs de nombreux messages.

On peut les considérer à plusieurs niveaux, reflet à la fois de l’espèce naturelle présentée et du travail du taxidermiste qui a travaillé à la mettre en scène, de la manière la plus réaliste possible.

Un animal dans son milieu peut présenter de nombreuses attitudes, parmi lesquelles le taxidermiste fait son choix pour monter les pièces. De ses observations, dessins, photographies, il va s’efforcer de reproduire le plus fidèlement possible l’animal vivant, dans une posture choisie.

Ce choix est porteur d’un message sur l’animal présenté, qui sera reçu par les chercheurs qui les étudient, comme par les visiteurs.

Renard roux, montage typique du XIXème siècle
Crédit: MHNN

Ainsi, un animal systématiquement présenté tous crocs dehors sera perçu comme« nuisible », « hostile », « méchant »,tandis que d’autres pourront avoir l’air « chapardeur »,« moqueurs »… tant de sentiments humains qui ont été bien longtemps attribués à des animaux.

Cette image renvoyée est importante à bien des niveaux. Aux yeux du grand public elle peut contribuer à renforcer l’image « d’animal à abattre »de certaines espèces (loup, renard…), et pour l’étude elle risque d’influencer le ressenti des chercheurs, et inconsciemment d’orienter leurs travaux.

De plus, elles ne sont souvent pas représentatives de l’attitude la plus commune de l’animal (aucun animal n’est en permanence en position de défense),voire le représentent dans un milieu ou une posture qui n’est pas la sienne (telles qu’un chat sauvage dans un arbre).

Les Muséums d’Histoire Naturelle font aujourd’hui de nombreux efforts pour contrecarrer cette tendance. Ainsi, tous les travaux de taxidermie récents vont privilégier des postures plus naturelles, neutres (et souvent scientifiquement plus justes) : au repos, en déplacement…

Renard roux: montage récent (Années 2000)
Crédit: MHNN

Les pièces anciennes encore en expositions sont quant à elles souvent accompagnées d’explications, permettant de les remettre en contexte et de mieux comprendre pourquoi elles sont présentées ainsi.

Les équipes de médiation font elles aussi un travail très important pour aider les publics à relativiser, et reconsidérer ces pièces pour ce qu’elles sont : des fabuleux outils d’études et de questionnement, et non une représentation de l’animal dans son ensemble.

Les Naumachies

Naumachies, Villa des Vettii, Pompéi

Les naumachies correspondent aux combats navals mis en spectacles afin de célébrer une victoire militaire. Il en existe deux types. Une célébrant ni plus ni moins une victoire, et une autre où des prisonniers divisés en deux groupes s’affrontaient à bord de navires jusqu’à l’un des deux clans meurent.

Important de signaler, on a aucune traces archéologiquement parlantes de naumachies. Les seules traces en parlant sont iconographiques à travers des fresques comme à la villa des Vettii à Pompée, et à travers les textes antiques.

La première naumachie attestée par écrit se déroule 46 avant JC, sous César, qui fait référence aux guerres civiles secouant Rome à cet instant. Pour la faire, il fit construire dans le champs de Mars un immense bassin avec des gradins en bois ( Nous n’avons aucunes attestations archéologiques de l’existence du bassin, ou encore des gradins. Ces derniers étant fait en bois, le matériau était périssable ) et y fit figuré la flotte Tyrienne et la flotte Egyptienne, il y fit combattre les captifs qu’il avait ramenait de ces dernières campagnes. D’après Suétone, c’est pas moins de 6 000 hommes qui furent mises en scènes,4000 rameurs et 2000 soldats. A travers ce spectacle, César se montre comme le nouvel Alexandre le Grand, un conquérant que rien ni personne n’arrête, et qui domine tout les milieux, aussi bien terrestre que maritime, appuyant sur la puissance de Rome. De plus l’emplacement du spectacle est bien symbolique, en effet, César utilise des terrains qu’il avait prit à Pompée pour sa naumachie.Ce spectacle est alors une manière d’infirmer aussi son pouvoir d’Imperator auprès de Rome. Et aussi cela s’inscrit dans son réaménagement de la ville. Le bassin sera comblé en 43 avant JC,dû à des problèmes insalubrités.

Les suivantes, concernent aux contraires une idée de discours lié au principat. On parle de commémorations des victoires navales, comme celle de la bataille d’Actium, célébrant la domination de Rome sur la méditerranée,mais aussi montrant le pouvoir du nouvel empereur en mettant en scène la mort de plusieurs milliers d’homme, et de le présenter comme étant le seul pouvant contrôler les flots ( durant la bataille d’Actium ou du moins les écrits en parlant, on note que Octave semble épargner lui et sa flotte par les eaux.). Au même titre que César, Auguste utilisa les terrains confisqués à Marc Antoine pour y creuser ses bassins avant de célébrer ses victoires maritimes,faisant écho à la défaite de ce dernier.

Les Res Gestae écrit par l’empereur  qui présente la meilleur source des naumachies est celle de l’an 2 avant JC par Auguste. Au sein de cette dernière, le premier empereur de Rome fit combattre 9000 hommes, qui se termina par une chasse de 36 crocodiles au sein du Circus Maximus, selon les textes antiques.

Ce spectacle extraordinaire, est cependant pas attesté d’un point de vue archéologique. Aucunes fouilles n’a pu mettre en évidence les diverses arrivés d’eau permettant d’alimenter les bassins pendant cinq heures. Il existe un grand nombre d’illustrations présentant des combats maritimes qui sont nommées Naumachies, sans que cela soit attesté.